Le prochain cabinet devrait se pencher sur les moyens de « profiter » de l'impact positif de la crise mondiale sur le Liban. En effet, en dépit de certaines répercussions néfastes, l'économie locale a paradoxalement bénéficié de la débâcle internationale, estiment les deux économistes, notamment en termes de flux de capitaux.
« Les transferts devront en effet augmenter cette année de deux à trois milliards de dollars par rapport aux années précédentes, estime Charbel Nahas. Il s'agit d'un bonus exceptionnel qu'il faudrait exploiter au profit de l'économie locale. Pour profiter de cette manne, le prochain gouvernement devrait donc encourager les investissements et le lancement de nouveaux projets. Il devrait également empêcher un éventuel dérapage de la situation politique ou sécuritaire, qui porterait atteinte au climat d'investissements dans le pays. »
Sur le terrain, la Banque du Liban a d'ores et déjà adopté une série de mesures visant à encourager les banques locales à accorder davantage de crédits en monnaie locale, au vu de l'abondance de liquidités en livres. Celles-ci portent notamment sur une baisse des taux d'intérêt en échange d'exemptions partielles de réserves obligatoires. La Banque centrale espère à travers ces mesures tirer profit d'une situation à la base « encombrante » pour accroître le nombre de crédits au secteur privé et soutenir ainsi la croissance, estimée dernièrement par la BDL à 6 % pour l'année en cours, contre 4 % initialement.