Résoudre un éventail de problèmes : la CNSS, la congestion routière, les carrières, etc.

En parallèle avec les grands thèmes de l'Électricité du Liban, du service de la dette et de la gestion des liquidités, d'autres questions, non moins urgentes, devraient également figurer en tête des priorités du prochain cabinet. Il s'agit notamment du dossier épineux de la Caisse nationale de la sécurité sociale (CNSS), plus particulièrement du nouveau projet de loi sur l'assurance vieillesse qui prévoit une réforme de l'ancien régime, mis en place en 1963.
Présenté au Parlement en octobre dernier, le nouveau texte n'a toujours pas été soumis au vote, en raison des nombreuses pressions politiques et syndicales. Cette question sociale par excellence devra ainsi être tranchée immédiatement, loin des intérêts des uns et des autres, soulignent les deux économistes, d'autant que le niveau de vie de plusieurs générations actuelles et futures en dépend largement.

Par ailleurs, le prochain gouvernement devra se pencher sur le problème de la congestion routière, dont l'ampleur « commence à se répercuter sur la productivité ainsi que sur le niveau des prix des produits, en raison de la hausse du coût de transport qu'il engendre », estime pour sa part Marwan Iskandar. « La perte de temps causée dans les embouteillages, notamment dans la capitale et ses banlieues, est en effet estimée aujourd'hui à près de 15 % des heures de travail », souligne-t-il.
Le règlement du problème des carrières, qui constitue une réelle entorse au développement durable, ainsi que celui des dépotoirs des déchets devraient également figurer sur la liste des priorités du prochain cabinet, estime en outre Charbel Nahas. Ces deux dossiers, plutôt faciles à résoudre, sont bloqués depuis des années par les nombreux conflits d'intérêts qui les entourent.
Le développement des marchés financiers, à travers l'approbation entre autres par le Parlement du nouveau projet de loi visant à redéfinir le cadre régulateur du marché local et à dynamiser l'activité à la Bourse de Beyrouth, devrait également faire l'objet d'une plus grande attention de la part du gouvernement. Celui-ci devra œuvrer en outre en faveur de l'essor de secteurs à haute valeur ajoutée (NTIC, etc.) dont la croissance bute aujourd'hui sur l'absence d'infrastructure adéquate. Le prochain cabinet est appelé ainsi à répondre, entre autres, à l'appel pressant lancé par certaines associations du secteur privé pour la mise en place de l'Internet haut débit (broadband), dont le processus de lancement semble jusque-là retardé pour des raisons plus politiques qu'économiques.